Par Ambre Tarin. Photos : Nicolas Gotz
« Accéder à l’élite me parait indispensable »
Récemment arrivé à la tête du CFC (centre de formation des clubs), Guillaume Recurt en est le nouveau coach. L’entraineur nous aiguille sur l’utilité et le fonctionnement du centre. Il aborde également les objectifs en championnats du CFC cette saison.
Guillaume, pourrais-tu nous expliquer avant tout ce qu’est un centre de formation et son utilité ?
Un centre de formation, c’est un peu l’antichambre de l’effectif professionnel dans un club. L’objectif est de permettre aux jeunes ayant un fort potentiel de s’entrainer intensivement en alliant les études et le volley afin d’être performant dans les deux. Il s’agit de les aider à réussir dans le volley au plus haut niveau mais également de s’assurer qu’ils aient un avenir post-carrière.
Pour un jeune joueur de volley quels sont les intérêts d’intégrer un CFC ? Quels sont les avantages par rapport à un CNVB (centre national de volley-ball) par exemple ?
L’objectif de ces deux types de structures est globalement le même. Chacune présente des avantages et des inconvénients. L’avantage selon moi du CFC, c’est que les jeunes peuvent côtoyer très vite des joueurs professionnels aguerris, expérimentés et donc leur amener une progression un peu plus rapide. En CFC il y a donc un gros volume d’entrainement, car les jeunes, en plus d’évoluer avec l’équipe professionnelle, s’entrainent également avec le centre de formation. Cela donne des volumes horaires d’au moins quinze heures par semaine sans compter les matchs le week-end. C’est cette importante charge d’entrainement qui est intéressante.
Guillaume Recurt avant un entraînement du groupe professionnel
Avec un tel rythme, quelles sont les conditions de vie d’un joueur ? Quel est son planning pendant une saison ?
Le rythme de vie d’un joueur du CFC est très soutenu. Il a l’avantage de pouvoir être sur les matchs de l’équipe professionnelle et de jouer également en N2 (nationale 2) le dimanche. On organise cela un peu comme on le souhaite. Ce qui est important c’est que les jeunes aillent en cours constamment et avec des emplois du temps aménagés. Nous avons une convention avec une école à Tourcoing : l’EIC. Ils s’entrainent le plus souvent possible avec l’équipe professionnelle selon les besoins de l’entraineur. Les entrainements en centre de formation sont là en support si jamais on s’aperçoit qu’un jeune n’a pas pu s’entrainer avec l’équipe professionnelle ou pas à son poste habituel. En fait, on amène les entrainements CFC en complément.
Ce fonctionnement s’applique-il également sur les week-end de matchs ?
Oui en effet, pour les matchs c’est un peu la même chose. Ils participent autant que possible aux matchs de l’équipe professionnelle toujours en fonction des besoins de l’entraineur, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. Les matchs du CFC en N2 sont là pour concrétiser les quinze heures d’entrainement des joueurs en leur amenant un complément de temps de jeu pour leur permettre de restituer sur le terrain pendant des matchs ce qu’ils travaillent en semaine.
Simon Roehrig (central) après un entraînement avec le groupe professionnel
Un joueur du CFC est donc engagé avec l’équipe professionnelle, avec l’équipe de N2 mais aussi dans une troisième compétition qui est la coupe de France M21. Cette dernière compétition a-t-elle pour toi un intérêt particulier ? Quels sont tes objectifs en coupe de France M21 pour cette saison ?
Quand j’étais jeune, la coupe de France M21 était la compétition que je préférais. C’était la plus intéressante, la plus attractive et celle que j’adorais jouer. Je sais que les joueurs du CFC apprécient également beaucoup cette compétition. Cette année c’est un réel objectif pour nous, et je pense qu’on peut intimement dire qu’il faut qu’on aille en poule finale au minimum. Après la loi du sport fera le reste.
Le titre de champion n’est donc pas envisageable ?
Une poule finale serait dejà bien, un podium serait top et le titre de champion cela doit être un objectif entre nous. On est capable d’être champion maintenant il faut désormais mettre les moyens pour le faire. Mais a minima aller en poule finale, ça me parait indispensable.
Concernant l’évolution en N2, le championnat supérieur est l’élite. En début de saison lors d’un match amical, vous avez brillé contre Halluin qui évolue justement en élite. Envisages-tu une montée dans cet échelon supérieur ?
Si aujourd’hui on souhaite devenir un centre de formation reconnu, performant et pertinent, avec une équipe en ligue A et un projet comme celui du TLM dans ce championnat, on se doit le plus rapidement possible d’accéder à l’élite.
En quoi cela peut-il être un tremplin pour le CFC ?
Nous pourrions nous différencier des autres centres de formation qui évoluent essentiellement en N2. Ça nous permettrait également d’avoir des joueurs de qualité et surtout de proposer à nos jeunes un bon niveau de pratique qui serait plus conforme au leur. Cela me parait très important pour réduire l’écart qu’il y a entre le niveau de l’équipe en ligue A et le niveau de l’équipe réserve.
L’élite est donc un objectif et un projet réalisable pour l’association ?
Sportivement, il est très compliqué de monter en élite car nous sommes une poule de douze et seul le premier accède à l’élite. Cela veut dire qu’il n’y a pas de droit à l’erreur pour monter à l’échelon supérieur d’un point de vue sportif. Mais c’est aussi très compliqué d’un point de vue administratif et structurel.
Pourquoi ?
Monter en élite signifie une importante augmentation de budget, mais cela nécessite également d’avoir un effectif beaucoup plus fourni. Les matchs d’élites se jouant les samedis tout comme ceux de l’équipe professionnelle, cela veut donc dire que les joueurs qui pouvaient doubler les matchs quand nous étions en N2 ne pourraient plus le faire en élite. Et si on souhaite se déplacer en élite avec une équipe compétitive, il faut tout de même avoir un groupe d’au moins quinze joueurs d’un bon niveau pour ne pas risquer de redescendre en N2. Il y a donc énormément de contraintes logistiques et structurelles. En revanche, d’un point de vue sportif et si l’on veut amener le club à franchir un palier et à se démarquer des autres centres de formation, accéder à l’élite me parait indispensable.
Eliot Coulet et Théo Bray (passeurs) lors du shooting photo d’avant saison