Un bilan final positif pour le TLM

La saison 2022-2023 du Tourcoing Lille Métropole s’est terminée par une défaite à domicile contre Tours en demi-finale de Ligue A (1-3). Les Nordistes n’avaient plus atteint ce stade de la compétition depuis 2009 et préfèrent donc voir le verre à moitié plein au moment de tirer le rideau.

Ses traits sont encore marqués par l’effort qu’il vient de produire. Avec 19 points, Moritz Reichert est le meilleur marqueur du TLM lors de la demi-finale retour contre Tours, il n’a toutefois pas pu empêcher la défaite. « C’est sûr qu’on est frustré ce soir, souffle-t-il. Mais le résultat global est positif donc tout n’est pas à jeter, au contraire. » Le constat est le même pour Simon Roehrig : « On ne retient que le négatif là mais il ne faut pas qu’on oublie le reste. On a réussi à atteindre la demi-finale, on va prendre du recul et se souvenir des bonnes choses. »

Résultats convaincants et réguliers

Il est même historique puisque c’est la première fois depuis 2009 que Tourcoing se qualifie pour le dernier carré du championnat. Tomber sur « la meilleure équipe de France », selon Simon Roehrig et beaucoup d’observateurs, est loin d’être honteux. « C’est un bilan très positif. L’objectif initial était d’être en demi-finale, on a réussi », résume Pascal Lahousse, président du club.

Pour atteindre l’objectif, Renan Buiatti et ses coéquipiers ont d’abord commencé la saison par six victoires de rang. Seul hic, quatre d’entre elles ont été acquises au tie-break et n’ont rapporté que deux points au lieu de trois. Au fil de l’année, les compteurs se sont rééquilibrés avec les concurrents directs. Après certains matchs mémorables, victoire 3-0 contre le champion en titre montpelliérain ou l’enchaînement de défaites 3-2 à Tours dans la même semaine en Ligue A et en Coupe de France, le TLM se qualifie aisément pour les playoffs.

Mais les hommes de Mauricio Paes se font coiffer sur le gong par Narbonne qui termine en boulet de canon avec quatre victoires lors des cinq derniers matchs. Dans le même temps, le TLM lâche ses deux derniers matchs (3-0 à Chaumont, 2-3 contre Nantes) et doit se contenter de la cinquième place, synonyme de déplacement en quart de finale. « C’est le bémol qu’on paye cher. On perd au niveau physique et émotionnel », explique l’entraîneur. C’est contre Narbonne que la place en demi-finale s’est jouée.

Des conditions particulières

Malgré l’obstacle de taille, les Tourquennois s’arrachent pour s’adjuger la série 3-2 avec deux victoires dans l’Aude. Pour Mauricio Paes, en poste depuis trois ans, ce quart de finale va au-delà de la qualification : « La série contre Narbonne était d’une grande intensité. C’est l’un des plus beaux moments de la saison, mais aussi depuis que je suis à Tourcoing. » Au moment des meilleurs souvenirs de l’exercice, les joueurs pensent également en majorité à ces quarts haletants.

Le TLM a dû faire face à une difficulté cette saison, jouer dans trois salles différentes. En raison de travaux au cœur de la salle Léo-Lagrange de Tourcoing,  les volleyeurs ont alterné entre Roubaix, Harnes et Orchies au fil de l’année. Lors de l’ultime défaite face à Tours, le Vélodrome de Roubaix était plein à craquer. « Les salles étaient tout le temps blindées. On n’a pas vraiment ressenti le fait d’être à domicile sans vraiment être à la maison », souligne Simon Roehrig. « Ce n’est vraiment pas simple mais on a ressenti de l’engouement partout », renchérit son coéquipier Thibault Loubeyre.

Avec huit victoires et cinq défaites en saison régulière, le bilan est tout de même en dents de scie. L’organisation logistique a aussi été un réel casse-tête pour l’ensemble du club. Pascal Lahousse revient sur cette anomalie : « Les conditions étaient particulières pour les joueurs, mais aussi pour le staff qui devait tout organiser à chaque déplacement et pour les supporters qui ont toujours répondu présent. Le public de Tourcoing a eu du mal à suivre mais on a acquis de nouveaux supporters à Harnes et Orchies. » 

Tourné vers l’avenir

Les travaux ne seront pas terminés la saison prochaine et le TLM devra donc encore s’adapter à ces déplacements incessants. Mauricio Paes ne sera pas de la partie cette fois. L’entraîneur de 59 ans a disputé son dernier match à Roubaix mercredi, il sera remplacé par Dorian Rougeyron, alors en poste à Paris. « On voulait offrir à Mauricio une sortie par la grande porte », regrette Moritz Reichert.

 

Le coach, lui, s’en va sans le moindre remord. « Être en demi-finale, c’est le fruit d’un bon travail collectif, continue Mauricio Paes. J’ai vu des choses très intéressantes dans l’évolution de l’équipe. Je pense que les gens ne se rendent pas compte de la qualité de ce qu’on a produit cette année. » Il se dit également confiant pour la suite de l’aventure tourquennoise.

Sous l’impulsion de ses jeunes cadres Simon Roehrig et Thibault Loubeyre mais aussi d’Eliot Coulet ayant gagné du temps de jeu pendant les phases finales, le TLM construit tranquillement pour les années à venir. « On se prépare à faire une saison tout aussi belle », annonce le président. Mais cette fois, plus question d’attendre 14 ans pour retrouver les demi-finales du championnat.

Enzo Leanni

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